Prendre un bateau pour Madagascar

PAQUEBOT Ferdinand De Lesseps (celui qui nous emmena)

Embarquement pour un pays inconnu dans une ville inconnue, Marseille.

Deux jours à découvrir la ville, le port, le château d’If, images fugitives mais indélébiles…

Et puis ce bateau, colossal, tellement impressionnant…

Ma mère quittait l’Europe, seule, ses quatre enfants sur les talons, pour rejoindre mon père à Madagascar. Elle était fière et magnifique, une vraie figure de proue…

C’est l’image que j’en garde avec fierté.

Tout le monde se retournait sur notre passage. Mais au fond, que de solitude ! Un mois de bateau nous attendait. Nous étions chouchoutés. Combien de repas à la table du commandant ?  Beaucoup ! C’était un vrai cérémonial. Il n’empêche… De retour aux cabines, souventes fois les larmes.

Au bout de quelques jours, la terre nous manquait déjà, surtout à elle. Les enfants se font mille joies de mille riens. Ils s’adaptent aux circonstances.

Elle en a passé des jours à regarder la mer, sans un mot. J’avais grand hâte que l’on arrive pour qu’elle retrouve son sourire.

Annie Kubasiak-Barbier

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Extrait page 17

« Quand le passé s’invite au présent »

“Je garde en moi l’image des marins empressés
Comme tu étais jolie, tes longs cheveux défaits
La démarche légère, tes fines mains gantées
Et tendues vers le quai dans un adieu discret »

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